Des attaques incessantes

Les attaques envers notre régime sont incessantes, d’une part pour en supprimer les particularités, mais aussi, comme si cela ne suffisait pas, pour en dénaturer les règles encore existantes

En l’espace des 10 dernières années, les régressions se sont succédées à un rythme très soutenu, diminuant assurément le montant de nos futures pensions :

  • En 2009, la réforme des régimes spéciaux actait la fin des 37,5 annuités comme base de référence, l’instauration d’une décote supplémentaire, pouvant atteindre 25%, et la suppression des bonifications liées à la pénibilité pour les nouveaux embauchés.
  • En 2011, une nouvelle réforme retardait notamment de 2 ans l’âge minimal de départ, avec d’importants dommages collatéraux sur les paramètres de calcul, comme celui de la décote. Ont également été supprimés les abattements d’âge pour enfants.
  • En 2014, une troisième couche a porté à 43 annuités la durée nécessaire à l’obtention d’un taux plein. Au passage, cette réforme a également supprimé sans préavis le dispositif de retraite proportionnelle, spoliant de nombreuses collègues de leur droits acquis (départ anticipé 15 ans, 3 enfants)..
  • En 2016, l’interprétation des textes propres à notre régime a fait l’objet de nouvelles attaques, avec une lecture rigidifiée. Par exemple, du jour au lendemain, il a été décidé que les périodes de service militaire ne seraient plus prises en compte pour le calcul de la durée de service ouvrant droit à pension ou celui des bonifications. Comme ça, d’un revers de la main, sans préavis ni dialogue… 
  • Pour 2019, le gouvernement annonce nouvelle réforme, et a d’ores et déjà engagé des travaux sur le sujet. Le discours de campagne électorale sur le sujet se voulait rassurant, parlant d’une simple réforme paramétrique , n’ayant pas pour ambition d’affaiblir les retraites. Mais le diable se cachant dans les détails, il y a de fortes probabilités pour qu’un régime par points ait un impact beaucoup plus négatif sur les régimes spéciaux que sur le régime général.

En effet, la structuration du calcul de nos pensions, établie sur la base du salaire des 6 derniers mois, souffrirait grandement d’une « carriérisation » de la période de référence. Ce changement serait encore plus préjudiciable pour les salariés aux carrières ascendantes, donc particulièrement pour l’encadrement de la RATP.

Cette nouvelle attaque des régimes spéciaux est d’autant plus injuste que, déjà réformés en 2009, ils conduisent à un taux de remplacement, en pourcentage du dernier salaire, quasi identique à celui du régime général.

D’autres reculs sociaux sont à craindre, rien ne garantissant la pérennité du niveau des mécanismes visant à compenser les aléas de carrière, notamment pour les mères de famille. Le gouvernement semble également avoir dans son viseur les pensions de réversion, ce qui aurait également des conséquences catastrophiques pour ce même public.

L’UNSA RATP  combattra toute nouvelle remise en cause de nos particularités. 

Dans l’unité syndicale, l’UNSA, la CGT et le CFE CGC ont ainsi déclenché une alarme sociale dénonçant l’opacité en la matière et manifestant notre opposition à toute attaque de notre régime.